Category Archives: Conférence

La fin du capitalisme ?

Dans cette conférence, Thomas Piketty s’interrogera sur la signification d’une possible « fin du capitalisme », ou plus précisément sur le type de transformation des rapports de propriété – ou de retour à des formes de rapports antérieurs – que sous-tendent les évolutions en cours. Pour cela, il remettra dans une perspective longue l’histoire des différentes formes de possession et de structures inégalitaires. Dans le prolongement des réflexions engagées dans son ouvrage « Le capital au xxie siècle », il s’interrogera en particulier sur la signification de tendances récentes telles que la remontée de la concentration des patrimoines et des revenus, l’interpénétration des détentions financières entre pays, la progression de la propriété immatérielle ou encore le développement de nouveaux propriétaires à but non lucratif.

L’Europe des images

Leçon inaugurale de Victor Stoichita prononcée le 25 janvier 2018.
Accédez à ses cours et séminaires “L’Europe des Images” :
https://www.college-de-france.fr/site…

Selon une étymologie purement grecque, « Eurôpè » (ευρωπη) proviendrait de deux mots grecs : eurýs et ṓps. Le premier, eurýs, signifie soit large, qui s’étend en largeur, soit vaste, qui s’étend au loin ; le second, en grec ancien ṓps, signifie soit regarder en face, soit œil. Eurôpè, « [celle qui a] de grands yeux », devint un prénom féminin donné à plusieurs personnages mythologiques grecs, et notamment à la fameuse fille d’Agénor enlevée par Zeus déguisé en taureau.

Cette étymologie, qui n’est pas la seule possible, a une indubitable valeur symbolique. Elle interroge la place du regard, de l’image, voire de l’art dans la constitution de l’identité et de la différence européennes. Brûlante aujourd’hui, cette question n’est pas nouvelle. Les premiers historiens de l’art opéraient par des emboîtements successifs. Ainsi, pour Giorgio Vasari, l’art renaît après les siècles de survie souterraine en Italie, ou pour être plus précis en Toscane, ou pour être plus précis encore à Florence. La quête d’un centre hantera les esprits jusqu’à l’époque des Lumières avec pour résultat l’utopie du « Museum », dont le Louvre est l’héritier direct. L’Atlas « Mnémosyne » imaginé beaucoup plus tard par Aby Warburg proposa en revanche la virtualité d’un réseau d’images s’enchaîne idéalement à perte de vue.

Apocalypse et millénarisme dans l’histoire européenne

Jean-Claude Schmitt, EHESS

Apocalypse, eschatologie, messianisme, millénarisme : pour comprendre ces mots toujours actuels, il faut remonter à leur source. Parmi les nombreuses révélations visionnaires qui fleurissent dans les milieux judéo-chrétiens entre le IIe siècle av. J.-C. et le premier siècle de notre ère, l’Apocalypse attribuée à Jean l’Évangéliste a joui d’un succès considérable qui ne s’est jamais démenti dans la tradition chrétienne depuis l’Antiquité tardive jusqu’au XVIIIe siècle au moins. En commentant ce texte et en le mettant en images, des générations de croyants ont spéculé sur la prédiction d’un retour sur terre du Messie (Parousie) à une date incertaine et ont vécu dans l’espérance d’un règne de paix de mille ans (millénium) précédant le Jugement dernier. Les interprétations divergentes quant à la date et à la nature du millénium ont donné lieu dès l’Antiquité tardive à des polémiques et à de nombreuses condamnations pour hérésie, mais ont encouragé aussi jusqu’à notre époque une prodigieuse inventivité théologique, imaginaire et même scientifique.

Cette conférence a été donnée le 15 Janvier 2018 à La Commune – Centre dramatique national d’Aubervilliers.

Epigénétique et environnement

https://youtu.be/Xe-5twd_9xM

 

 

Sans système nerveux, ni cerveau, les plantes ont la faculté de mémoriser les changements saisonniers. Comment ? Grâce à l’épigénétique qui fournit au matériel génétique un moyen de réagir à l’évolution des conditions environnementales. Et les liens entre épigénétique et environnement ne s’arrêtent pas qu’à la flore…

Avec Deborah Bourc’his, chef de l’équipe Décisions épigénétiques et reproduction chez les mammifères à l’Institut Curie.

Pierre-Michel Menger : Où situer la dimension créative du travail ?

Cette conférence, initialement intitulée « Où situer la dimension créative du travail ? Tâches, professions, communautés, organisations, agglomérations », a pour objectif de présenter, via les dernières études de Pierre-Michel Menger, la dimension créative du travail d’un point de vue sociologique. Le sociologue a effectué ses recherches portant sur l’ensemble des ressorts créatifs dans un monde du travail parfois automatisé, souvent répétitif. Il aborde cette question suivant un plan découpé en 4 axes principaux :
1/ Des professions dites “créatives”
2/ La créativité et le travail en général
3/ L’approche du travail créatif par les conditions de travail et la décomposition des tâches
4/ Conclusion : coopération, compétition, créativité