Les lasers

Conférence de Elisabeth Giacobino.

Depuis l’invention du premier laser en 1960, la diversité des lasers en couleurs, taille ou puissance n’a fait que croître. Les plus petits lasers sont si minuscules qu’on ne peut les voir qu’au microscope, les plus gros consomment autant d’électricité qu’une ville moyenne. Tous les lasers ont la faculté d’émettre des rayons d’une lumière inconnue dans la nature, qui forment de minces pinceaux d’une couleur pure, et que l’on peut concentrer sur un petit foyer. Ils exploitent la possibilité, prévue par Einstein, de multiplier les photons, qui sont les particules formant la lumière, dans un matériau bien choisi. Les caractéristiques des lasers, fort différentes de celles des lampes ordinaires, leur ont ouvert des utilisations très variées. En délivrant sa puissance de façon localisée, l’outil laser est capable de percer, découper et souder avec vitesse et précision. Il est aussi utilisé en médecine où il remplace les bistouris les plus précis et cautérise les coupures. Ce sont des lasers circulant dans des fibres optiques, fins cheveux de verres dont le réseau couvre maintenant le globe terrestre, qui transportent maintenant les conversations téléphoniques et les données sur Internet. Le laser intervient aussi dans les analyses les plus fines, en physique, en chimie ou en biologie, où il permet soit de manipuler les atomes ou les molécules individuellement, soit de véritablement déclencher et photographier des réactions chimiques ou biologiques. Il identifie les molécules qui composent l’air et beaucoup de grandes villes s’équipent de lasers spéciaux pour détecter la pollution à distance. Les sciences et techniques d’aujourd’hui vivent à l’heure du laser. Beaucoup pensent que le XXIe sera celui de l’optique, et ceci, grâce au laser.